Historique du GUM
Une collection aussi vieille que l'université
L'Université de Gand a été fondée en 1817 par le roi des Pays-Bas, Guillaume I. Le roi offrit alors quelques collections didactiques à l'université afin de soutenir l'enseignement. Le souverain fit ainsi don d'une collection vétérinaire, d'un instrumentarium de médecine ainsi que d'une collection d'archéologie à la jeune université royale. Tout au long des 200 ans d'histoire de l'université, ces collections didactiques partielles se sont étoffées de nouveaux objets tandis que d'autres sont nées. Depuis le dernier quart du dix-neuvième siècle, l'université a sans cesse affirmé sa position de centre de recherche. Des salles de travaux pratiques ont été aménagées pour les étudiants et des laboratoires de recherche pour les professeurs. Les collections académiques ne s'en sont que mieux portées, intégrant encore de nouveaux instruments, modèles, prototypes et objets de recherche tels que des préparations.
Des collections réputées et anonymes
À l'heure actuelle, l'Université de Gand possède une collection patrimoniale académique extrêmement vaste, mais aussi magnifique et souvent très précieuse. On parle en effet d'une collection de plus de 400 000 objets. Ceux-ci ont été inventoriés en 2013 dans le rapport Bilan et Perspective.
Le patrimoine détenu par l'Université de Gand a toujours été très morcelé. Les collections ont été conservées dans les bâtiments de l'université, dispersées dans les locaux de cours, les couloirs, les laboratoires, les halls d'entrée, les bureaux, sans oublier les caves et les greniers. Il n'était (et n'est) pas rare que ces collections soient encore utilisées dans le cadre des activités d'enseignement et de recherche à l'UGent.
Quelques collections ont à nouveau trouvé un toit dans un musée propre, au sein de l'université. Ces petits musées ont été gérés, entretenus et documentés pendant des décennies (voire plus) par des chercheurs passionnés.
On comptait au début du 21e siècle le Musée des Sciences vétérinaires, le Musée de Morphologie, le Musée d'Histoire des sciences, le Musée archéologique, les Collections ethnographiques, le Musée d'Histoire de la Médecine et le Musée Dierick. Chacun de ses musées avait bien sûr sa petite histoire particulière.
L'union fait la force
Le projet GUM actuel a connu une longue période d'incertitude avant que ses contours ne se précisent vers 2010. De nouvelles notes de vision ont vu le jour, encouragées cette fois par un vent naissant de prise de conscience de la valeur de notre patrimoine académique. Un espace a été dédié au musée sur le Campus Ledeganck, de gros travaux de rénovation ont été entamés et une demande d'étude de faisabilité sur quatre ans a été approuvée. Si ces avancées ont été possibles, c'est grâce à l'impulsion des directeurs, gestionnaires de collections et autres collaborateurs des musées de l'UGent, rejoints par la Hortulana du Jardin botanique et les archives de l'Université de Gand, ainsi qu'au soutien nécessaire des CA successifs de l'université.
Début 2013, le partenariat officiel « De Gentse Universitaire Musea » fut enfin créé dans le but de donner vie au Gents Universiteitsmuseum, le Musée de l'Université de Gand (le nom de travail du musée à l'époque). Au cours des dix dernières années, nous avons travaillé étape par étape à l'ouverture du musée, une Entité Patrimoine académique et Archives distincte a été fondée (rassemblant les Archives universitaires de Gand, le Jardin botanique et le Musée de l'Université de Gand) et la vision et le fonctionnement du musée ont été fixés. À partir de mars 2020, le grand public pourra lui aussi profiter du GUM (Gents Universiteitsmuseum) et de ses collections.
À l'ouverture du musée, l'équipe du personnel se composera de 20 collaborateurs et de la directrice Marjan Doom. L'Entité Patrimoine académique et Archives est dirigée par le Pr Freddy Mortier.
Une attention durable et croissante pour le patrimoine académique
Grâce aux efforts conjoints des Archives universitaires de Gand, du Jardin botanique, de la Bibliothèque universitaire de Gand ainsi que d'une foule « d'UGenters » engagés, le riche patrimoine de l'Université de Gand fait actuellement l'objet d'une gestion toujours plus attentive, alors que la politique patrimoniale de l'Université de Gand se professionnalise de jour en jour.
Dernière ligne droite
Les années qui ont précédé l'ouverture du GUM furent l'occasion d'expérimenter à plusieurs reprises une nouvelle approche faisant dialoguer l'art et les sciences.
L'exposition « Post Mortem. Vésale, entre l'art et les sciences » en est un bel exemple. Cette exposition abordait en effet la question de la confrontation au cadavre à partir d'un dialogue entre les sciences et l'art contemporain. L'occasion de toucher aux limites du tabou, de marcher le long de la ligne subtile où se mêlent fascination et dégoût. Le but premier de l'exposition était de parvenir à une expérience de beauté brute dans le cadre authentique des salles d'autopsie du 19e siècle et des bibliothèques de médecine légale de l'université.
En 2017-2018, le GUM a franchi les murs de l'alma mater à l'occasion du bicentenaire de l'Université de Gand. Le musée a notamment posé ses installations au Design Museum Gent, au Musée Dr Guislain, à l'abbaye Saint-Pierre et à la cathédrale Saint-Bavon dans le cadre du programme « Out of the box ».
Photos des collections : Geert Roels
Photos Out of the Box : Myriam Devriendt